🛫 Ready for take-off ? #5

Flotter au-dessus des nuages

Dans le décor
4 min ⋅ 03/09/2023

Dans ce numéro, on admire la vue depuis le hublot

Photo de Dan Gold sur UnsplashPhoto de Dan Gold sur Unsplash

Ceci est une zone de turbulences

« On peut faire pause ? J’ai vraiment besoin de savoir dans quel film j’ai déjà vu ce visage. » Oui, je suis ce type de personne. In-sup-por-ta-ble (c’est ma sœur qui me le dit souvent). En réfléchissant à un sujet de newsletter sympa et en rapport avec ma grande passion, ça a fait tilt. Je crois que j’ai trouvé ma nouvelle obsession, celle de trouver quels films ont été tournés dans les mêmes endroits. Je m’appelle Tara et je vous embarque avec moi à la découverte des lieux qui font le cinéma.

🌍 Cinquième escale où nous poserons nos valises : en soute. Un voyage vers une plage de sable fin ou des montagnes enneigées, c’est vous qui voyez. Le truc, c’est surtout d’arriver à destination. Ici, on s’intéresse aux vols commerciaux et à la classe éco, à la menace qui vient de l’intérieur et aux mécanismes de survie qui s’enclenchent. On n’oublie pas de regarder les instructions des membres d’équipage et on attache sa ceinture.

Et si les cabines d’avions sont connues dans le monde du cinéma, c’est parce que ses rangées de sièges marron ou bleu sont l’endroit idéal pour un huis clos infernal, qui ne laisse aucune échappatoire durant de longues heures (des films qu’on ne vous montrera d’ailleurs pas à bord). À 10 000 mètres au-dessus de la mer, est-ce qu’on vous entendra crier ? Pour le savoir, direction le ciel. 👩🏿‍✈️

Adresse : au-dessus des nuages

Avant la menace de la bombe ou du crash, il y a celle de perdre un enfant dans un endroit pourtant fermé. Jodie Foster incarne ici une ingénieure aéronautique qui quitte Berlin pour se rendre à New York avec sa fille et son mari décédé, dont le cercueil se trouve en soute. Quand elle se réveille de sa sieste, Julia 6 ans, a disparu. Fait étrange, aucun des passagers ne se souvient l’avoir vu en compagnie d’un enfant.

Plutôt pratique, elle a aidé dans la conception des moteurs et connaît le fonctionnement d’un avion et toutes ses cachettes potentielles. Un moyen pour le spectateur de visiter toutes les pièces de cet appareil fictif, basé sur l’Airbus A380. Alors que la femme se retrouve seule contre tous, accusée de folie, l’ambiance devient de plus en plus anxiogène. Le personnage se met à courir, à frapper et à accuser des personnes de comploter contre elle.

À mesure que le film avance, l’avion devient de plus en plus le personnage principal. Ses moindres recoins sont explorés, de la salle des serveurs au mini-ascenseur et conduit improbable. Les couloirs semblent se resserrer, les passagers s’agitent et plane le spectre du 11 septembre et du détournement de l’engin. La méfiance se transforme en peur puis en colère, ce qui n’est pas pour arranger la situation. La fin semble un peu tirée par les cheveux, mais le tout est relevé par la présence et la force du jeu de Foster.

J’avais le choix entre les vampires de Blood red sky ou les serpentsOphiophobes, passez votre chemin ! Pour les autres, sachez que la production aurait eu besoin de près de 450 serpents pour les besoins du tournage. Ça reste une mixture numérique lorsqu’il s’agit de les faire attaquer les passagers, mais tout de même. Le titre, volontairement évocateur, frôle à peine le nanar.

L’action commence dans un décor de carte postale hawaïenne, lorsque Sean assiste à un meurtre commandité par le grand méchant du coin. Poursuivi, il doit suivre le FBI pour témoigner lors d’un procès sur le continent américain. Sauf que le gangster fait embarquer des caisses remplies de créatures venimeuses et d’autant plus dangereuses qu’elles sont stimulées par des phéromones contenues… dans les lei, ces mignons petits colliers de fleurs distribués lors de l’embarquement.

Ici, du divertissement sans prise de tête, porté par sa star principale Samuel L. Jackson, très heureux d’être là, et rehaussé de scène de violence à la demande express des fans (avec un changement de classification à la clé, passant de PG-13 à R). Tout y passe, des blagues graveleuses aux archétypes : le stewart « efféminé », la star du rap maniaque ou la fille blonde qui transporte son chien dans son sac à main. Entre deux attaques de cobra, de crotale et de boa constrictor (oui, oui), le film bascule dans le gore et vient la meilleure réplique : « I’ve had it with these motherfucking snakes on this motherfucking plane ! »

Dans ce long-métrage d’Almodovar, l’Airbus A340 à l’air tout petit, le décor se situant en classe affaires (la classe éco étant sous l’effet d’un profond somnifère). Décollage pour Mexico en partance de Madrid… sauf qu’on ne quitte jamais le territoire aérien espagnol. Un problème technique empêche un des trains d’atterrissage de sortir, ce qui oblige l’appareil à tourner en rond en attendant de trouver un endroit où se poser.

Ce retour à la comédie du réalisateur passe à peu près inaperçu malgré son ambition, celui d’être un film « choral, moral, oral, irréel et très léger ». La situation déjà délirante se mêle à une bonne dose d’élixir composé de vodka-champagne-jus d’orange-mescaline qui désinhibe les passagers qui vont s’adonner à leurs fantasmes sexuels en toute liberté, avec une notion de consentement assez floue le temps d’une scène.

Inspiré de la screwball comedy, un genre de comédie loufoque proche du vaudeville, le film se teinte d’une identité visuelle forte et de personnages caricaturaux. Chacun tente d’apprendre des choses sur lui-même et de réparer les erreurs du passé. Des idées fortes émergent comme ce téléphone qui tombe de l’avion directement dans le panier d’un protagoniste qui se balade à vélo ou la superbe chorée des stewarts sur la chanson I’m so excited. Des bribes égaillent ainsi un tout moyennement lisse et faussement provocateur dont le fond est à relier à la crise sociale de l’époque et à un pays qui cherche à se reconstruire.

Le bonus : le gif que tout le monde connaît

Y a-t-il un pilote dans l'avion ? Une parodie du film catastrophe (avec un deuxième volet centré sur des réf SF, mais qui recycle toutes les blagues du premier film).


Dans le décor

Par Tara -

Je m'appelle Tara et du haut de mes 25 ans, je vous embarque avec moi au pays des films et séries. Journaliste, j'essaie de décortiquer des scènes emblématiques pour vous donner envie de voyager et découvrir grands classiques et films de genre.